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Le clocher carré de notre dame de la pitié

LE CLOCHER CARRE DE NOTRE DAME DE LA PITIE

Seul vestige de la chapelle de Notre-Dame de la Pitié, cet édifice est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1984.
Le premier lieu de Culte à Serrières fut dans le quartier de St Sornin une église consacrée à St Saturnin (qui fut Évêque de Toulouse) dès le XV° siècle.
Cependant, parallèlement, le château de Serrières nord possédait une chapelle et l’ouvrait aux habitants de ce quartier.

Cet état devait durer jusqu’au milieu du XVI° siècle, car lors des guerres de Religion le château, ainsi que cinquante maisons furent détruits.

Les habitants de Serrières nord refusant de se rendre au sud à l’église de St Sornin, il fut décidé, le 20 février 1619, de construire une chapelle au nord à côté de l’Hôtel Dieu, près du ruisseau Vergelas. On lui donna le vocable de Notre Dame de la Pitié.

La chapelle dépendant de l’archevêché de Vienne, devenue trop vétuste, trop bruyante à cause des flots du ruisseau, mais également du bruit des charrettes (La route Nîmes-Lyon passait alors à côté), fut utilisée malgré tout jusqu’à la Révolution.

Aujourd’hui désaffectée, il ne reste que la tour actuelle qui fut exhaussée en 1663 pour placer une lanterne destinée à recevoir une cloche et une horloge. La cloche refondue est actuellement visible dans le hall de l’hôpital. Il ne resterait plus, dans le clocher, que le mécanisme de l’horloge.

 

Un grand nombre de métiers étaient exclusivement liés au fleuve : pêcheurs, passeurs (conducteurs de bacs), radeliers (mariniers conduisant des radeaux de bois), crocheteurs (hommes chargeant et déchargeant les marchandises sur les quais), fustiers (charpentiers de marine), muletiers, contrebandiers et « pirates du Rhône » (pêcheurs clandestins). Son lit constitue un enjeu stratégique puisqu’il relie le bassin méditerranéen aux contrées du Nord desquelles descendent le bois, le charbon, la pierre, les céréales, les métaux, les toiles et draps. Du Sud remontent le sel, le vin, l’eau de vie, l’huile, les denrées coloniales.
Le gros du trafic se fait entre Arles et Lyon, car au-delà de ces deux villes le Rhône est difficilement navigable.

C’est ainsi que le port de Serrières devint aux XVII et XIX° siècles un carrefour économique grâce au dynamisme de sa batellerie, de ses foires et des échanges commerciaux avec le Forez en particulier.

Les muletiers étaient chargés de distribuer les marchandises arrivant dans les ports du Rhône et en ce qui nous concerne, au port de Serrières représenté aujourd’hui par le quartier de la place du Général de Gaulle, la rue du Cardinal de Richelieu et la rue Seive-Buisset. Nous sommes au XIX° siècle, avant l’arrivée du chemin de fer. Selon Albin Mazon, deux sortes de muletiers y exercent : ceux qui portent les vins du Bas-Vivarais et des bords du Rhône sur les plateaux auvergnats, et ceux qui portent la soie d’Aubenas à Saint-Étienne. Les premiers sont de loin les plus anciens et les plus nombreux. Ils livrent aux montagnards du Vivarais, du Velay et du Gévaudan le vin du Bas-Vivarais et du Rivage rhodanien dont les vignobles sont attestés dès le IX°siècle. Les muletiers montent également du sel, des fruits (châtaignes notamment), du sucre en pain, de l’huile et des épices ; ils redescendent du blé, de l’avoine, des légumes, du fromage et du miel. Mais encore : du bois, ainsi que d’autres matières premières, quoique plus rarement : cire, poix (colle), cuir brut, fourrures, laine, coton, chanvre, argent, fer brut, alun, charbon de pierre, charbon de bois, cendres. Des produits manufacturés sont également transportés à dos des mulets : verre, cordages, soie, drap, toile de lin, fer ouvragé, cuir ouvragé, outillage, poteries….